Jacques Yvart
LE CABARET DES MINTEUX
Paroles d'André Devynck


Au cabaret des Minteux
A quatre pas de la grève
On tue le temps comme on veut
Qu'il crève.
Au cabaret des Minteux
Un coup de mer, un coup de vin bleu
Un coup de gris ça coûte si peu
Le rêve...

Et y'a la mer qui se penche au carreau
"Où es-tu donc beau brin de matelot?"

Y'a l'autre avec ses poumons
Qui battent la breloque
Comme un rouge accordéon
En loques.
Y'a lui toujours amarré
A sa dent de misaine
Qui mord sa jeunesse paumée
A la baleine...

Et y'a la mer qui se penche au carreau
"Où es-tu donc beau brin de matelot?"

Y'a Jean-Baptiste l'innocent
Qui glousse à la belote
Noire et blanche où y'a du sang
Qui flotte
De ceux qu'ont trimé jadis
Pour le roi, pour la reine
Et ça buque sur le tapis
Les pas de veine...

Et y'a la mer qui se penche au carreau
"Où es-tu donc beau brin de matelot?"

Y'a Thomas les poings ouverts
Sur ses genoux en offrande
Ses blessures disent le Pater
D'Islande
Quand la porte s'ouvre un peu
Y'a le vent du Nord qui entre
Et le cabaret des Minteux
Lève l'ancre...

Avec la mer qui se penche au carreau
Et sur le pont beaux brins de matelots.


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