Anne Sylvestre
LA ROCHELLE PAR LA MER


Je suis retournée à La Rochelle,
Mais je ne l'ai pas retrouvée.
Pourtant, je crois, la route est belle,
- Pardon, je l'ai pas regardée.
Mais, quand j'ai marché dans la ville,
Je ne m'y suis pas reconnue:
J'y revenais le coeur tranquille,
Je n'y marchais pas les pieds nus.
Mais La Rochelle par la mer,
Par un beau soir, plein vent arrière,
Mais La Rochelle par la mer
Avec un bateau grand ouvert,
Que c'était beau! et la guitare
Sur ses cordes vieilles chanta.
Nous étions six à n'y pas croire,
À la beauté de ce soir-là.

REFRAIN:
La Rochelle, ma belle,
Depuis que j'ai vu tes deux tours,
Je te compte avec mes amours
Je te compte avec mes amours

Pour parvenir à La Rochelle
Une semaine avait suffi.
Mer et soleil, vent dans nos ailes,
Le vent ne soufflait que la nuit.
Le sommeil nous livrait bataille,
J'en ai vu des soleils levants,
J'en ai dormi vaille que vaille
Des heures sur le pont brûlant.
Puis La Rochelle par la mer
Nous accueillit dans sa lumière,
Puis La Rochelle, port ouvert,
Nous prit entre ses tours de pierre.
Puis, le soir, la ville endormie
Nous offrait ses cours, ses maisons
Où la guitare, la jolie,
Nous déroulait une chanson.

REFRAIN

Fallut rester à La Rochelle
Quatre ou cinq jours, je ne sais plus.
Si la mer se montrait rebelle,
La ville a senti nos pieds nus.
Puis, un soir, par vent favorable,
Il fallut la quitter pourtant.
En une sortie mémorable
On repartit en louvoyant.

De La Rochelle, par la mer,
Nous repartions, vent de travers,
Puis La Rochelle sur la mer
Ne fut bientôt qu'une lumière.
Mes compagnons de ce voyage,
Sans doute ils se reconnaîtront,
N'oublieront pas le bateau sage
Et la guitare et les chansons.

La Rochelle, ma belle,
Je ne verrai plus tes deux tours
Avec mes yeux des anciens jours,
Mais tu restes avec mes amours,
Avec mes amours.


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