Berthe Sylva
LE PETIT BALLON ROUGE
Paroles: Louis Bousquet, musique: Henri Mailfait, Louis Izoird, 1933


Pourquoi pleures-tu petite mère chérie
Je vois des larmes dans tes yeux.
Ma petite soeur n'est donc pas guérie?
Tu me disais qu'elle allait mieux...
A la maison toujours on pleure,
C'est à cause d'elle et pourtant
Je t'entendais dire tout à l'heure
Qu'elle était bien heureuse maintenant

Je ne comprends pas ces propos étranges
Pourtant j'entendais bien... Tu disais tantôt
Qu'on ne la verrait plus et que parmi les anges
Elle était partie dans le ciel... là-haut.

Ma chère enfant, prends ta poupée,
Allons au bois, tu reverras
Tes camarades occupées
De chiffons et de falbalas.
Et pendant que l'enfant s'amuse
Riant, chantant, toute à ses jeux
De la gaieté cherchant l'excuse
La maman dit: "C'est l'âge heureux...

Âge insouciant, ignorant la vie,
Âge où nous voyons le ciel toujours beau
Pour une poupée la mignonne oublie
Sa chère petite soeur qu'est dans le ciel là-haut."

Mais tout à coup l'on crie, on bouge
Et toute la bande joyeuse s'en va
Vers le marchand de ballons rouges
"J'en veux un, maman!.. Celui-là..."
"Allons... tiens... prends! Petite folle!
Et tiens-le bien!" - "Merci maman!"
"Tu l'as lâché!" le ballon s'envole.
"Je devrais te gronder sévèrement."

"Ohi non, ne gronde pas, petite mère jolie,
Je l'ai fait exprès... J'ai choisi le plus beau...
Regarde... il s'en va vers ma soeur chérie,
Ma belle petite soeur qu'est dans le ciel là-haut."


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