Alain Souchon
PORTBAIL
1985


Un jour,
Tu te marres.
Un jour
Où y'en aura marre,
Cartons, valises.
On sentira la petite brise,
Départ, départ,
Émus, serrés, dans cette gare.

Un jour,
Bye bye.
Plus de grimace,
Plus de lullaby.
Un jour que t'espères
Comme de l'eau qui deshaltère.
Au bout des rails,
La jolie maison de portbail.

C'est pour toi, cet air discutable,
Toi qui dis
Que l'amour est une chose variable,
Ici.
Là-bas, dans le cotentin, je te jure mon amour:
Je ferai tout pour que nos baisers durent toujours.

T'as peur
Qu'on meure
D'un arrêt commun du coeur.
Tu trouves qu'étoile,
C'est un métier qui fait du mal.
Tu veux qu'on se sauve
Dans la vérité des choses.

Je sais
Que tu sais
Qu'on n'ira sûrement jamais,
Que les vagues, les landes,
C'est des lampions, des guirlandes,
Qu'on reste toujours
Vissé à quelque chose de lourd.

J'aurais mis des petits brins de bruyère
Sur ton coeur,
Toi qui trouves que pour un garçon
J'aime trop les fleurs,
Les fleurs...


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