Renaud
UN CHAT QUI MIAULE
Paroles et musique: Renaud Séchan, 1981


Monsieur le juge,
Que l'on me juge,
Sans trop de sévérité
Car sur mon âme,
Ce qui fit le drame,
C'est la fatalité.

Je suis un vaurien,
Oui je le sais bien,
Mais tout de même, jamais,
Je n'aurais fait
Ce qui me mène ici,
Sans ce chat maudit.

Un chat qui miaule,
Je vous jure ça fait drôle,
Quand on cambriole sans bruit,
Son cri s'élance,
Tel une démence,
Troublant le silence des nuits.

Un chat qui miaule,
C'est presque un symbole,
De la mort qui frôle la peau
Comme un étau
Qui vous tordrait le coeur,
On a peur.

Après l'étude
Des habitudes
Du richard de Neuilly,
Par la fenêtre,
Voilà que je pénètre,
Jusque devant son lit.

Dans le halo
De mon blanc falot
J'aperçois le magot.
Sous le traversin,
J'avance la main,
Quand sur le chemin...

Ce chat qui miaule,
Je vous jure ça fait drôle,
Quand on cambriole sans bruit,
Son cri s'élance,
Tel une démence,
Dans le grand silence des nuits.

Un chat qui miaule,
C'est comme symbole,
De la mort qui frôle la peau
Comme un étau
Qui vous tordrait le coeur,
J'ai eu peur.

Le vieux se dresse,
D'un bond de détresse,
Comme dans un cauchemar.
Sa gorge ronfle,
Ses veines se gonflent,
Il me fixe, hagard.

Son regard fouille,
Mes idées qui grouillent
Dans ma cervelle en feu,
Quand tout à coup,
Fermant les yeux,
J'ai serré son cou.

On cabriole,
Notre lutte est folle,
Et ce chat qui miaule plus fort,
Son cri s'élance,
Tel une démence,
Troublant le silence de mort.

Un chat qui miaule,
C'est comme symbole,
De la mort qui frôle la peau.
Quand ce chat s'est tu
J'étais de venu
Soudain
Assassin.

Monsieur le juge,
Que l'on me juge,
Sans trop de sévérité
Car sur mon âme,
Ce qui fit le drame,
C'est la fatalité.


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