Edith Piaf
LE CONTREBANDIER
Paroles: R. Asso, musique: J. Villard, 1936


Il était né sur la frontière
Là-haut dans le Nord où ce qu'y'a du vent
Contrebandier tout comme son père
Il avait la fraude dans le sang
Il attendait les nuits sans lune
Quand il fait sombre on passe bien mieux
Pour se faufiler par les grandes dunes
Où le vent de la mer nous pique les yeux

Ohé la douane
Ohé les gabelous
Lâchez tous les chiens
Et puis planquez-vous
Au fond de vos cabanes
Regardez sur la dune
L'homme qui passe là-bas
Il est pourtant seul
Mais vous ne l'aurez pas
Il se fout de la douane
Au fond de vos cabanes
Allez planquez-vous
Et lâchez les chiens
Ohé les gabelous
Ohé la douane

Quand il avait rien d'autre à faire
Les nuits où qu'il faisait trop clair
Il changeait les poteaux frontières
Et foutait le monde à l'envers
Ou bien d'autres fois en plein passage
Quand il avait bu un bon coup
Il poussait de vrais cris sauvages
Et voilà que je passe dépêchez vous

Ohé la douane
Ohé les gabelous
Lâchez tous les chiens
Et puis planquez-vous
Au fond de vos cabanes
Regardez sur la dune
L'homme qui passe là-bas
C'est moi; moi tout seul
Mais vous ne m'aurez pas
Je me fous de la douane
Au fond de vos cabanes
Allez planquez-vous
Et lâchez les chiens
Ohé les gabelous
Ohé la douane

Il pouvait pas se mettre dans la tête
Que la loi des hommes c'est très sérieux
C'était comme une sorte de poète
Et ces types-là c'est dangereux
Alors une nuit qu'y'avait de la lune
Qu'y baladait pour son plaisir
Ils l'ont étendu sur la dune
A coup de fusil pour en finir

Ohé la douane
Ohé les gabelous
Planquez tous vos chiens
Et puis amenez-vous
Du fond de vos cabanes
C'est de la belle ouvrage
Seulement ce soir
Ce n'était qu'un homme
Il travaillait pas
T'entends la douane
Alors fallait pas
Et puis planquez-vous
Au fond de vos cabanes
Ohé les gabelous
Ohé la douane


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