Nicolas Peyrac
L'IMBÉCILE HEUREUX


J'ai traîné ma folie dans des endroits sans rires
Le temps s'arrêtait pour me regarder vivre
J'ai oublié, j'ai oublié
Oublié quelquefois les sourires effleurés
Du bout de ces regards que je laissais traîner
Au cas où l'amitié un jour se laisserait tenter
Et je ne savais pas les gosses des banlieues
Qui traînent des nuages blottis au fond des yeux
J'ai oublié, j'ai oublié
Nos chemins ne se croisaient qu'au hasard d'écoles
Environnées d'odeurs, de craie, d'encre et de colle
Nos souvenirs n'ont jamais su qu'ils s'étaient rencontrés

Tu vois, je vivais heureux
Moi, l'imbécile heureux
Je tendais les mains
Pour mieux recevoir
J'aurais pu donner
J'aurais dû savoir
Et que dire des mots qui faisaient mal au coeur
Nos oiseaux de passage qui voulaient mon bonheur
J'ai oublié, j'ai oublié
Elles ont dû m'en vouloir celles que je n'aimais plus
Après un mois ou deux de caresses revenues
Elles n'en auraient pas cru un mot
Si j'avais dit j'ai peur

Tu vois, je vivais heureux
Moi, l'imbécile heureux
Je tendais les mains
Pour mieux recevoir
J'aurais pu donner
J'aurais dû savoir

On avait fait l'amour, enfants de nulle part
Que vous soyez du nord, du sud ou du hasard
J'oublierai pas, j'oublierai pas
J'oublierai pas vos yeux perdus dans la poussière
Des théâtres où se mêlent nos souvenirs d'hier
Quand l'amitié debout un jour, m'a fait chanter


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