Nicolas Peyrac
ATTENDS-MOI J'ARRIVE


Six heures du soir encore
Je suis cloué à la corde
Au fond de ce taxi qu'avance pas
Siège avant droit le molosse
Regarde son patron qui bosse
Rien que le regard du chien
Ça me fait froid
J'aime pas les fauves en cage
Surtout que je suis dans les parages
Vaut mieux pas lui toucher le museau
Je voudrais qu'on bouge, qu'on vole
Qu'on sorte de l'embouteillage
Je voudrais dire au type qu'elle m'attend
Qu'elle m'attend

Attends-moi, j'arrive
Attends-moi, je m'enlise
Le taxi s'éternise
La Concorde est grise
Me fais pas le coup de l'envol
Crois-moi sur parole
Je viens vers toi, j'arrive
Je trouve pas de téléphone
Faut que je trouve un téléphone
Mais dans le choeur des klaxons
C'est pas facile à combiner
Et maintenant la flotte
Je suis sûr que dans l'horoscope
On me dit que fallait que je reste couché
Je voudrais lui dire que je l'aime
Mais pour le chant des sirènes
On peut attendre encore un peu
Elle va croire que je la plante
Que c'est des salades que j'invente
Que je lui fais le mélo de la Goldwyn
De la Goldwyn

Attends-moi, j'arrive
Attends-moi, je m'enlise
Faut pas croire ce qu'on te dit
Je veux que toi dans ma vie
Les autres c'était rien
Je vais moitié chagrin
Je viens vers toi je t'aime
Je trouve pas de téléphone

Payer sortir, courir
En sentant le sourire
Du mec du taxi dans mon dos
Et trouver la cabine
Et crier à la fille
Qui est avant moi, que je suis barjo
La pièce qui tombe, je ramasse
Et mon coeur tape dans l'espace
De ma prison de verre mouillé
Son numéro qui sonne
Et tout en moi qui s'affole
Quelqu'un qui répond, elle est là
Elle est là

Attends-moi, j'arrive
Attends-moi, je m'enlise
Le taxi s'éternise
La Concorde est grise
Me fais pas le coup de l'envol
Crois-moi sur parole
Je viens vers toi, j'arrive
Je trouve pas de téléphone
Attends-moi, j'arrive
Attends-moi, je m'enlise
Faut pas croire ce qu'on te dit
Je veux que toi dans ma vie
Les autres c'était rien
Je vais moitié chagrin
Je viens vers toi je t'aime
Je trouve pas de téléphone


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