Gaston Ouvrard
TANGO CASERNAL


Une nouvelle maladie
Ravage notre quartier
C'est la tangomanie
Les hommes, les officiers
Sont atteints sans réserve
Par ces airs langoureux
Chansons qui vous énervent
Ou vous rendent tout moelleux
Alors moi, j'ai fait un refrain
Que l'on chante du soir au matin
C'est le plus beau casernement
Car chez nous on fait tout en tangottant

Gueulant comme des trompettes
Dans un bruit infernal
Tous les copains répètent
Le tango casernal
Tadala, la, lalalala, rialaralim, ti, him, baoum

Le soir dans la chambrée
Quand on en fait le tour
La brise parfumée
Fait rêver à l'amour
C'est l'heure du poète
C'est l'heure du baiser
Dommage qu'y ait des chaussettes
Suspendues pour sécher!
Mais soudain dans l'obscurité
Des plumards les copains ont sauté
En liquette et tous agités
Par couple, tout le monde se met à tangotter

Et gueulant comme des trompettes
Dans un bruit infernal
Tous les copains répètent
Le tango casernal
Tadala, la, lalalala, rialaralim, ti, him, baoum

Maintenant chaque militaire
Pour que ce soit réussi
A pris une cavalière
Qui ne tangotte qu'avec lui
Bouju a Laripette
Le caporal, Pitanju
Dupouët danse avec Blette
Le sergent avec Cornu
Chacun son tour
Fait le danseur
L'autre fait la femme
Et, la bouche en coeur
L'adjudant qu'était oublié
C'est moi que je suis forcé de me l'appuyer!

Gueulant comme des trompettes
Dans un bruit infernal
Tous les copains répètent
Le tango casernal
Tadala, la, lalalala, rialaralim, ti, him, baoum


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