OryZhein
LA JOUTE


Sur la table d'un magicien de grand renom,
Un attirail d'éprouvettes se fait la guerre.
Fumée, éclats de lumières et verres brisés,
Une prétend contenir d'avantage;
L'autre, un produit plus puissant.

Un monstre surgit du néant et ravage tout.
Aucune pitié, vous avez tort messire menteur.
Veuillez recommencer expériences, conclusions;
Ce n'est pas pour le moment, l'antidote de la peste.

Cap'tain Mayer parade son veston bleu fièrement,
Colonel Bei Sheir, lui, préfère l'acide plus efficace.
Dame Acide, sournoisement, brise son contenant.
Elle est avide et désire plus pour son argent.

Elle offre ses services à Cap'tain Mayer:
"Préférez-vous l'éphémère ou l'efficacité?"
Sir Mayer acquiesce, craignant l'ennemi,
Acide s'empresse alors de neutraliser Bleu.

Cap'tain Mayer change de veston.
Il regrette amèrement son choix, seul comme il est.
Ses amis le fuient prudemment, sachant
Le sale tempérament de sa nouvelle compagne.

Dame Acide rit en son for,
En regardant Colonel Bei Sheir, mort.
Nouvelle allégeance, hourra!
Je vais m'amuser, sales rats!

Un peu trop confiante de chez elle,
Une vilaine fissure prend naissance
Dans l'âme de son hôte,
Dissimulée par son veston.

Combats imminents, sans peur et sans merci,
Les adversaires sont ardents, on en veut à la vie.
Bleu rappelle à l'ordre et à la nature piétinée.
Quand Acide veut se tordre, un paradis est quitté.

L'ordre assura bien vite sa ferme dominance:
"Sir Meyer, ton acide infidèle n'est rien
Contre l'oeuvre éternelle, soit Dieu ou Destin."
Et, ainsi, d'un éclat de vitre.
On crut l'éteindre, on la rendit plus petite.


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