Octobre
LA MAUDITE MACHINE


J'ai vu à matin
Un vieux robineux
M'a tendu la main
Pour une cenne ou deux
C'est pas drôle dans la rue...

Quand il faut dormir
Dans les fonds de ruelles
Ça peut pas être pire
Rien dans le fond de l'écuelle
Peux-tu t'en sortir?

Si tous les pognés
Dans leur petite misère
Se disaient: "Calvaire!
Y'est temps d'arrêter
Ça irait peut-être mieux

Un coup de pied dans le cul
Ça peut réveiller
Quand personne sait pus
Pourquoi travailler
C'est donc toujours plate...

J'ai le goût de m'en aller quelque part
Je voudrais sacrer le camp
Plus ça va, plus ça devient mort
C'était plus beau avant...
J'aimerais ça être bien chez moi
Sans qu'on me mange le dos
Laisse-moi donc tranquille a soir
Brailler comme il faut...
T'as perdu ta job
Tu sais pus où te mettre
T'as pus l'air ben sobre
Trois tavernes de faites
Comment va ta vie?

Dépêche-toé bonhomme
Sors vite de ta crasse
Prouve donc que t'es un homme
Pis trouve-toi une place
T'as plus tellement de temps...

Mais y'a rien à faire
Les patrons te veulent pus
Tu vaux pus ben cher
T'es tout nu dans la rue
T'es un gars fini!

La maudite machine
Qui t'a avalé
A marche en câline
Faudrait la casser
Faudrait la casser

J'ai le goût de m'en aller quelque part
Je voudrais sacrer le camp
Plus ça va, plus ça devient mort
C'était plus beau avant...
J'aimerais ça être bien chez moi
Sans qu'on me mange le dos
Laisse-moi donc tranquille à soir
Brailler comme il faut...


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