Guy Marchand
L'AIR DE BUENOS-AIRES
Guy Marchand - Christian Gaubert


J'ai dans la tête des idées vagues
Palissades de terrains vagues
De Bilbao à Copenhague
J'ai la tristesse des vieux hôtels
Où vont roder dans les ruelles
Des vieux beaux des anciennes belles

J'aurais voulu faire gentleman
Mais dans les bars de la Havane
Vaut mieux un couteau qu'une canne
Quand on est soldat ou marin
Plutôt que des beaux gants de daim
Vaut mieux un poing américain

Je sais j'ai l'air de Buenos-Aires
Patibulaire c'est comme ça
C'est le seul air que ma pauvre mère
A pu me faire j'avais pas le choix

Je sais j'ai l'air de Buenos-Aires
Mais je préfère cet air-là
Que de manquer d'air si pour te plaire
Il faut tout refaire même pour toi
Même pour toi je saurai pas

Quand je dîne chez une bourgeoise
Elle planque ses rubis ses topazes
Comme si je revenais d'Alcatraz
Elle me sert le thé en jarretières
Avec le petit doigt en l'air
Mais recompte ses petites cuillères

Du premier tango
Jusqu'à ultime sanglot
On se retrouve quand même
Au carrefour des je t'aime
Même si au réveil
On est plus sous le même soleil
Même si après l'amour
On ne se dit plus bonjour

Elles me trouvent beau comme un tatouage
Cruel exotique et sauvage
Elles voudraient partir en voyage
Que je sois son amant, son frère
Et que jamais, plutôt l'enfer
Je devienne un jour leur beau-frère

Je sais pas... Je saurai pas...


À la page des textes de Guy Marchand
À la page des textes