Bernard Lavilliers
LYON SUR SAÔNE



Rue Tupin, les soirs de liesse
Je venais souvent vous voir
Vous me donniez vos caresses
Je vous chantais mon désespoir

Lyon sur Saône, la Secrète
Souterraine, l'Emmurée
Lyon sur Rhône, la Discrète
La Muette, L'Enrhumée

Barbara, c'était un nom de guerre
Je crois Barbara, des rives méditerranéennes
Elle avait échoué là, dans Lyon sur Saône,
La Chrétienne.

T'as des jours où le bas blesse
Pour les prêtresses du trottoir
T'as des jours, il pleut sans cesse
Le long de vos cirés noirs

Lyon sur Bronx des Minguettes
La Violente, l'Emmigrée
Et puis Feyzin la Violette
La Flambante, l'Enfumée
Lyon la Grise, Plein Soleil
C'est rare.

Barbara
A cette heure dans le désert
S'enflamme ton soleil de fer
Et tu craques une allumette violette.

Elle est venue des Minguettes
Jusqu'à Feyzin l'Embrumée
Elle craqua son allumette
Il ne reste que la fumée.
Barbara, tu pensais à quoi
Barbara, j'ai gardé tes allumettes
Je te reverrai plus tard.


À la page des textes de Bernard Lavilliers
À la page des textes