Rina Ketty
GIGI
Paroles: Rachel Thoreau, musique: Florence Véran


Deux grands yeux noirs étonnés
Un minois chiffonné, Gigi
Une taille faite au tour
Ne sachant rien de l'amour, Gigi
À son entrée dans le monde
Elle jouait encore à la ronde
Ma tan tire lire lire.
Comme tous les gosses de Paris
Elle avait de l'esprit, Gigi
Et ses tantes le savaient bien
Qui élevaient pour son bien, Gigi
La grondant quand la gamine
Chantait des rondes enfantines
Ma tan tire lire lire.

Elles lui enseignaient toutes les façons
D'aguicher les garçons
Les plus riches
Comment on montre un mollet rond
En retroussant son jupon
Sans quitter pour ça l'air innocent
Que l'on apprécie tant
Chez les femmes
Comment il faut farder ses joues
Et porter ses bijoux.
Ses tantes étaient naguère
Des femmes dites légères
Quand on a l'esprit de famille
Il faut plaire de mère en fille.

Avec un monsieur très bien
Qu'elle appelait son cousin, Gigi
Elle patinait sur le lac
Et jouait au tric trac, Gigi
Elle serait comme une reine
Aurait châteaux en Touraine
Ma tan tire lire lire.
Elle écoutait sans rien dire
Et poussait des soupirs, Gigi
Non elle n'avait pas rêvé
De tenir le haut du pavé, Gigi
Elle espérait autre chose
Dans ses rêves bleus et roses
Ma tan tire lire lo.

Elle regardait le cousin en coin
Sans avoir l'air de rien
Et c'est bête
Mais aucun autre homme vraiment
Ne lui plaisait autant
À quoi bon ne penser qu'à l'amour?
Ses tantes chaque jour
Lui répètent
Tu es, Gigi, ne l'oublie pas
De celles qu'on n'épouse pas.

Elle pleura toute la nuit
Décida d'être à lui, Gigi
Cabinet particulier
En haut d'un escalier, tant pis!
Mais il la trouva si belle
Qu'il la ramena chez elle
Et qu'il épousa Gigi, Ding!
Robe blanche à la mairie, Dong!
C'est Gigi qui se marie.


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