Juliette
UN ANGE PASSE

Paroles: Pierre Philippe, musique: Juliette Noureddine


Mon ange qui veille sur moi,
Ô mon ange aies donc pitié de moi.
Je te demande instamment
De rejoindre ton néant.
Le néant c'est si charmant,
Mon ange.

Fais faire à papa et maman
L'économie de bien des tourments,
Qu'une faiseuse d'anges émérite
Ou la maîtrise d'un coït
Vers toi m'expédie bien vite,
Cher ange.

Ni Gabriel ni Asmodée,
Fais de moi un ange démodé,
Ange pur ange radieux,
Ange rose ou ange bleu.
Fais de moi ce que tu veux,
Un ange.

Fais de moi un doux chérubin,
Un ange qui passe un vrai séraphin,
Et moi pourtant qu'un rien vexe,
Je ne ferais pas de complexe
Si l'on discute de mon sexe
Étrange.

Fais-moi voltiger dans les nues,
Puttino potelé au cul nu,
En nourrisson équivoque
Qui tantôt pleure ou se moque,
Froissant d'un berceau baroque,
Les langes.

Je pourrais, à quelque Marie,
Faire l'annonce d'un petit Jésus-Christ,
Oeuvrer au salut des hommes
Et pour faire le maximum,
Me joindre à ceux que Sodome
Démange.

J'accepterais même d'emboucher
La trompette du Jugement Dernier,
Sage comme un ange musicien,
Ou bien simple ange gardien.
L'important c'est de n'être rien
Qu'un ange.

Et si tout ton ciel est complet,
S'il y a trop d'anges alors, s'il te plaît,
Fais de moi un ange déchu,
A l'âme et la queue fourchues,
Un ange noir pas mal fichu,
Gueule d'ange.

Mais mon ange, prends-moi sous ton aile
Et mène-moi vers la nuit éternelle.
Qu'on dise jusqu'à Paris,
Ayant gagné mon pari,
Que désormais je souris
Aux anges.


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