Juliette
C'EST L'HIVER

Paroles: Bernard Joyet, musique: Juliette


Mon île où les bougainvillées
Scintillaient comme des guirlandes
Dérive sur la mer d'Irlande
Égarée dans le ciel voilé.
Ma ville où chantaient les jardins,
Sous les oiseaux multicolores,
Dansant d'agave en passiflore,
Ma ville s'est noyée soudain.

Tu me fais le monde à l'envers.
Il me semble que c'est l'hiver.

Un volcan brûlant ce matin
Étincelait de joie de vivre
Mais, ce soir, sa lave se givre,
S'engourdit se fige et s'éteint.
Tant d'équilibre et de raison
Berçaient ma cité tropicale.
D'où lui vient cette idée bancale
De s'inventer d'autres saisons?

Tu me fais le monde à l'envers.
Il me semble que c'est l'hiver.

Pourquoi ce silence et ces bruits
Et ces enfants que l'on emporte?
Mais que font, vêtues de la sorte,
Les vieilles folles du pays?
Que vient attendre sous la pluie
Ce cheval noir devant la porte?
Pourquoi ce vent? L'amour est morte
Et tu ne m'en avais rien dit?

Il me semble que c'est l'hiver.


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