Jad Wio
LE BAL DES FANTÔMES


Je vois dans le rétroviseur, que ma passagère est en pleurs
Fanée comme les fleurs qu'elle porte sur le coeur
L'air d'une vielle porcelaine, d'un fin cristal de Bohême
La face blême, enfin tout un poème.

Je veux l'emmener au bal

Je sais, je sens qu'une fois sur la piste
Elle oubliera, cessera d'être triste
Si elle se laisse aller, qu'elle me laisse l'emmener
Je la ferai tourner pour lui faire oublier
Avec l'orchestre en transe, elle virevolte elle danse
S'abandonne en cadence, retrouve dans l'espérance sa jouvence.

La lune comme un fruit orange, on dirait que passe un ange
Qui l'effleure, la dérange, elle prend un air étrange
Au matin les vampires, c'est l'heure il nous faut partir
La mort n'est pas pire, qu'une vie à souffrir

Je l'ai emmenée au bal

Je savais, je sentais, qu'une fois sur la piste
Elle oublierait cesserait d'être triste
Elle s'est laisser aller, m'a laissé l'emmener
Et je l'ai fait tourner pour lui faire oublier
Une vieille porcelaine, une fleur arrachée
Un cristal de Bohême sur le point de briser
Et le visage blême aux contours émaciés
Enfin tout un poème que je crève d'embrasser
Avec l'orchestre en transe elle virevolte, elle danse
Au diable la tournante s'il y a la romance.

Mais l'aurore commence à poindre
La voiture vient nous rejoindre
Il est de partir, c'est le jour il faut fuir

Comment avez-vous trouvé le bal?
Elle s'endort sur son piédestal.


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