Jean-Jacques Goldman
LE RAPT



Restez calme et surtout surtout n'ayez pas peur
Je ne vous toucherai pas et je suis pas un voleur
Déséquilibré un peu mais inoffensif
Je ne vous garderai ici que quelques heures
J'ai pas l'intention d'abuser de vos charmes
Ne craignez rien regardez moi je suis sans arme
Mais j'en pouvais plus de vous croiser dans la rue
Sans un regard comme si vous ne m'aviez pas vu

C'est un ravissement c'est comme un rapt in blue
C'est un message un cri un nouveau billet doux
C'est un attentat un acte de désespoir
C'est un rêve en réalité mais pour un soir
C'est votre beauté glacée votre indifférence
Pourtant si proche votre inaccessible absence
Moi j'espérais tous les soirs à 6 heures un quart
Vous me laissiez perdant sur ce maudit trottoir

Avoue j'avoue tout
Il est fou pas si fou
Corde au cou je m'en fous
Haut et court pauvre amour

J'aurais pu vous rencontrer dans une party
Vous m'auriez parlé peut-être m'auriez souri
Entre gens d'un certain milieu d'un certain style
Le contact est permis on se trouve en famille
Mais une fois sortis de ces beaux appartements
Les visages et les coeurs se ferment comme avant
Ma famille à moi mon domaine c'est la rue
Mais comment se rencontrer sur une avenue

Vous pouvez rentrer chez vous il est déjà tard
On doit sûrement s'inquiéter de votre présence
Vous ai donné les preuves de mon innocence
J'ai aimé votre désarroi votre peur
Je me suis réchauffé à votre malheur
J'ai brisé l'apparence toute glacée
J'ai même trouvé une larme inespérée


À la page des textes de Jean-Jacques Goldman
À la page des textes