Fernand Gignac
LES ROSES BLANCHES



C'était un gamin, un gosse de Paris, sa seule famille était sa mère
Une pauvre fille aux grands yeux flétris, par les chagrins et la misère
Elle aimait les fleurs, les roses surtout, et le cher bambin le dimanche
Lui apportait de belles roses blanches, au lieu d'acheter des joujoux

La câlinant bien tendrement, il disait en les lui donnant
C'est aujourd'hui dimanche, tient ma jolie maman
Voici des roses blanches, que ton coeur aime tant
Va quand je serai grand, j'achèterai au marchand
Toutes ces roses blanches, pour toi jolie maman

Au dernier printemps, le destin brutal, vint frapper la blonde ouvrière
Elle tomba malade et pour l'hôpital, le gamin vit partir sa mère
Un matin d'avril parmi les promeneurs
N'ayant plus un sous dans sa poche
Sur un marché le pauvre mioche, furtivement vola des fleurs

La fleuriste l'ayant surpris, en baissant la tête, il lui dit
C'est aujourd'hui dimanche et j'allais voir maman
J'ai pris ces roses blanches elle les aime tant
Sur son petit lit blanc, là-bas elle m'attend
J'ai pris ces roses blanches, pour ma jolie maman

La marchande émue, doucement lui dit, emporte-les je te les donne
Elle l'embrassa et l'enfant parti, tout rayonnant qu'on le pardonne
Puis à l'hôpital il vint en courant, pour offrir les fleurs à sa mère
Mais en le voyant, une infirmière, lui dit tu n'as plus de maman
Et le gamin s'agenouillant dit, devant le petit lit blanc

C'est aujourd'hui dimanche, tient ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant
Et quand tu t'en iras, au grand jardin là-bas
Toutes ces roses blanches, tu les emporteras


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