Michel Fugain
PAPI MARTINEAU
Paroles: M. Vidalin, 1980


Papi Martineau, soixante ans de loyaux services,
Rien à déclarer,
Pas de signe particulier.
Un jour, il se dit: "Moi, j'en ai marre,
Je vais larguer les amarres,
Sinon c'est foutu,
Je ne partirai plus".

Il saute du lit, enfile ses habits de fête
Et regarde encore
Sa Mami Martineau qui dort,
Et puis il écrit sur la glace:
"Adieu, Mami, je me casse,
C'est ma destinée,
Message terminé".

Et voilà Papi Martineau qui vole,
Le coeur léger, léger,
Papi va voyager!
Et ce fou commence par un coup d'éclat:
Du café noir, du tabac,
Des oeufs au plat,
Papi Martineau déménage!

Papi Martineau affrète un paquebot qui passe,
Se fait débarquer
Au rond-point des Champs-Elysées,
Et là il voit danser des filles
Qui sentent bon la vanille,
Presque aussi jolies
Que sa Mami à lui...

Et voilà Papi Martineau qui vole,
Le coeur tout bleu, tout bleu,
Papi est amoureux!
Et ce fou distribue des bouquets de fleurs
Et des foulards de couleurs,
Quelques morceaux de son coeur,
Papi Martineau n'est pas sage!

A la fin du jour, le voyage au long cours s'achève,
Papi tout penaud
Rentre chez Mami Martineau.
Elle dit: "Je t'ai fait du potage
Et même un peu de ménage",
Et Papi sait bien que, sur la glace,
Il n'y a plus rien...


À la page des textes de Michel Fugain
À la page des textes