Nino Ferrer
VIVENT LES MOULES



Les cris des oiseaux pétrifiés
A base de cristaux liquides
Sur une dalle de béton vibré
Me font perdre l'équilibre.

Et j'avance comme un somnambule
Parmi les vertes tentacules
Et les crissements des tarentules
Qui pullulent entre mes doigts de pied.

Cette planète inhospitalière
Avec son futur délabré
Et ma fusée qui s'est détruite
Et je ne peux pas rentrer à pied.

Et je navigue parmi la foule
Qui m'emporte comme une houle
Et je voudrais être une moule
Bien incrustée sur son rocher.

Vivent les moules
Vivent les poules
Vivent les moules
Vivent les poules

La solitude engendre l'imagination, la rêverie, la réflexion, la révolte,
la masturbation, toutes qualités ou défauts inacceptables dans la Société
vers laquelle nous évoluons. De toutes façons nous serons trop nombreux
pour qu'il y ait assez de place pour les solitaires. Un solitaire nécessite
un désert autour de lui, nous sommes destinés à vivre dans une ruche
clapier où tout sera communautaire et social.

Il est évident que tout mutant
Sera exclu
Sera exclu
Sera exclu...

Vivent les moules
Vivent les poules
Vivent les moules
Vivent les poules


À la page des textes de Nino Ferrer
À la page des textes