Joe Dassin
LE MARCHÉ AUX PUCES

Paroles: Claude Lemesle, musique: Joe Dassin


Je l'ai croisée un jour près du marché aux puces,
Où je me faisais un saut (histoire de me fringuer);
Un gramophone jouait de fausses chansons russes
Sur un rouleau grinçant comme un portail rouillé.

Elle n'avait l'air de rien,
Elle n'était pas grand-chose,
Et pourtant, sans savoir pourquoi, je l'ai suivie...
Tu hésites un moment, tu n'oses pas, puis tu oses:
Un moment de culot va bouleverser ta vie.

Porte de Clignancourt, un café sous la flotte.
Elle s'était acheté du tabac à rouler.
Je n'ai su que plus tard que c'était sa marotte;
On se défoule quand on peut se défouler.

Elle n'avait l'air de rien,
Elle n'était pas grand-chose
Voulez-vous prendre un verre?
Un pastis, deux alors?
Souvent de grands méfaits ont de petites causes...
On a pris l'apéro, le repas dure encore,
Et encore, et encore.

Depuis, de temps en temps, on reprend l'autobus:
Le "cent soixante-six", direction Clignancourt.
Et on va faire un tour dans ce marché aux puces,
Où je m'en veux tellement d'être allé faire un tour...

Elle n'a plus l'air de rien,
Moi, je ne suis pas grand-chose...
L'habitude nous sert de ciment quotidien,
Notre lit n'est qu'un lieu où nos corps se reposent;
On est presque content de partir le matin.

Notre lit n'est qu'un lieu où nos corps se reposent;
On est presque content de partir le matin,
Et nos vies se sont faites à leur métamorphose -
Elles n'étaient pas grand-chose,
Elles n'ont plus l'air de rien.


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