Annie Cordy
LÉON



Je n'oublierai pas, le soir où tu m'as dit gaiement
Je vais jusqu'au tabac, veux-tu m'attendre un petit moment?"
Depuis vingt-huit jours, tu n'es pas encore de retour
Mais où es-tu, mais où est mon bel amour?

Léon, j'ai tant souffert de ne plus te voir
Que chaque soir dans mon désespoir
Depuis je prends la cuite

Oh! Léon, Léon, Léon
Si tu voyais quelle est ma douleur
Tu comprendrais que j'ai mal au coeur, de ma conduite
Des nuits entières, je pleure dans mon verre
Et lorsque j'y vois double, mon trouble redouble
Les gens se roulent de voir que je suis soûle
Surtout quand je m'écroule
Criant comme un putois
Oh Léon! crois-moi
Si j'ai vidé des tas de flacons
De vieilles fine Napoléon"
C'est pour toi mon Léon

Avant ton départ, je n'allais que dans les milk-bars
À tous mes repas je buvais du Coca-Cola
Je bois aujourd'hui, toutes les nuits
Tous les whiskies et vingt cognacs
Dans des verres à demis

Léon, j'ai tant souffert de ne plus te voir
Que chaque soir dans mon désespoir
Depuis je prends la cuite
Oh! Léon, Léon, Léon
Dans le vin blanc partout chaque soir
Je me noircis pour chasser mon noir
Oui mais ensuite, l'amour me ronge
Je fais comme une éponge
Jusqu'à l'aube prochaine, je traîne ma peine
Je me pocharde, les agents me regardent
Surtout quand je m'attarde à dire aux becs de gaz
Oh Léon! je suis gaze
J'ai les guéables en accordéon
Je veux rentrer vite à la maison
Avec toi mon Léon...


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