Georges Chelon
RIVAGE



Attrape ma main,
Serre-la bien fort et viens.
Je te hisse à mon bord comme une naufragée.
Je suis venu de loin.
Je t'ai longtemps cherchée.

Tu es venu de loin et tu es fatigué

J'ai pris de mauvais vents,
Je me suis égaré,
Je ne savais plus lire ma route dans les étoiles.
J'attendais le printemps
Pour réparer mes voiles.
Je me suis échoué,
Mais je n'ai pas sombré.

Maintenant tu es là, tu peux te reposer.
Que tu m'as mal cherchée!
Je te voyais venir, retourner, disparaître
Là le ciel était bleu, tu gagnais la tempête
Je te tendais la main, tu ne la voyais pas
Maintenant je suis là,
Alors emmène-moi.

Mais le bateau prend l'eau.
On va le réparer
Mais les mâts sont brisés.
On va tailler les arbres.
Nous n'avons plus de vivres.
On jettera les filets.
Comment trouver la route?
On lira les étoiles.

Attrape ma main,
Serre-la bien fort et viens
Je te hisse à mon bord,
Tu es mon naufragé.
Nous gagnerons le port
Qui va nous abriter
Nous ne sommes pas faits pour braver les tempêtes.


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