Georges Chelon
PÈRE PRODIGUE



Ah! te voilà, toi
Je peux pas bien dire que je te reconnaisse
J'étais vraiment à fleur de jeunesse
Quand tu nous as laissés tomber
Mais pour le peu que je me rappelle
De la tête que tu avais
Ça t'aurait plutôt profité
Ce petit séjour à l'étranger
Mais j'ai changé moi
Sûr tu dois me trouver bien grandi
Je t'ai pas donné beaucoup de soucis
Mais cependant faudrait pas croire
Que j'ai pu pousser sans histoires

Ah! te voilà toi
Serait bien temps que tu reviennes
Serait bien temps que tu te souviennes
De ceux que t'as laissés derrière toi
De celle qui fit feu de toute sa tendresse
Qui eut toujours de l'amour de reste
Afin que ton retour de passion
Ne tombe aussi sur notre front
Mais je peux bien le dire, va
Toi qui ne m'as même pas donné
Juste ce qu'il faut de temps pour t'aimer
Parfois j'ai eu besoin de toi
Une mère c'est trop doux quelquefois

Ah! te voilà toi
Mais ne te prends pas pour le père prodigue
Pour ton retour la table est vide
On n'a pas tué le veau gras
Ce serait beaucoup trop facile
De revenir d'un pas tranquille
Dans ce qui n'est plus un chez-toi
Tu peux regarder, va
Tu ne verras rien qui t'appartienne
Pas un objet qui te retienne
On t'a effacé de nos joies
Comme toi tu nous effaças
Tu peux fouiller
Tu ne trouvera rien qui t'appartienne
Pas un objet qui te retienne
Ni ne te retiennent nos bras
Ta place n'est pas sous notre toit
Ta place n'est plus sous notre toit


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