Georges Chelon
LA MAISON BLANCHE



Les vieux s'asseyent sur le banc
Pour regarder les estivants
Déambuler sous les platanes
C'est la promenade du soir
Chacun y va de son bonsoir
On bavarde, on flâne
Après la chaleur d'aujourd'hui
On s'accorde un peu de répit
Il fait bon

Elle, elle passe l'été
Comme chaque année
Dans la maison blanche
Lui, l'enfant du pays
Rêve d'elle le jour et la nuit
Il l'aime en silence

Les petits vieux sont sur leur banc
C'est l'heure pour les estivants
De faire une pétanque
Sous un rectangle de lumière
Ils frappent les boules de fer
Ou bien les manquent
On peut boire sans trop de peine
Directement à la fontaine
Et c'est bon

Elle, elle a un copain
Qui lui prend la main
Quand elle se promène
Lui, il la suit de loin
Il sait que ce n'est pas bien
Mais il la suit quand même

Les petits vieux quittent leur banc
Saluent les derniers estivants
C'est la fin des vacances
On jure de se retrouver
On échange des bouts de papier
Perdus d'avance
Dix heures sonnent au clocher
Il est temps d'aller se coucher
Pour de bon

Lui, il va se maudire
De ne pas avoir osé lui dire
Qu'il l'aime en silence
Elle, pour une longue année
Referme les volets
De la maison blanche


À la page des textes de Georges Chelon
À la page des textes