Georges Chelon
ET L'ON VIVAIT



Nous étions en 2000 et quelques
Et le progrès battait son plein
De découvertes en découvertes
Le monde tombait en déclin
Quelques savants menaient la danse
Mais le reste ne suivait plus
Il y avait trop de différences
Entre eux et l'homme de la rue

Le savoir et la connaissance
Étaient par trop sélectionnés
Loin d'éveiller l'intelligence
Le progrès nous abrutissait
Les uns subissaient la technique
Bien plus qu'ils ne la comprenaient
Quant aux autres les scientifiques
Ils ne pouvaient la maîtriser

Et l'on vivait,
L'on vivait,
L'on vivait.

Les cheveux dans les yeux
Les cheveux dans le cou
Une armée sans soldats
Nous battait sans combattre
Elle laissait derrière elle
Hommes et femmes debout
Les enfants à leurs mères
Et les villes intactes

L'on voyait grâce à la médecine
Des êtres vivre et procréer
Contre nature et contre vie
Et des vieux qui rajeunissaient
Un nivellement par la base
Accélérait le procédé
Des êtres normaux et des sages
N'avaient plus le droit de cité.

Les forêts vierges, les déserts
Les pôles tout était habité
Il n'y avait plus un coin sur terre
Où l'on pouvait se retrouver
Seul face à face avec un arbre
Avec la mer ou avec rien
Il n'y avait plus de paysages
Il n'y avait plus que des humains

Et l'on vivait,
L'on vivait,
L'on vivait.

Les cheveux dans les yeux
Les cheveux dans le cou
Une armée sans soldats
Nous battait sans combattre
Elle laissait derrière elle
Hommes et femmes debout
Les enfants à leurs mères
Et les villes intactes

Nous étions en 2000 et quelques
Et le progrès battait son plein
De découvertes en découvertes
Le monde tombait en déclin


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