Georges Chelon
L'ENFANT DU LIBAN



Il me regarde avec des yeux
Qui n'ont vu ni le bleu de la mer
Ni celui du ciel
Ils n'ont vu que le feu et l'enfer
Au pays de la guerre.

Il me regarde avec des yeux
Qui font baisser les miens.
Et j'ai honte pour eux,
Pour tous ceux qui massacrent la vie
Au nom d'un même Dieu.

C'est un enfant
Du Liban, ou d'ailleurs,
C'est un enfant
Que je serre sur mon coeur.
Un enfant qui a peur.
Il ne sait même pas les mots
Qui désignent les fleurs,
Qui parlent des oiseaux.
Les seuls nids au-dessus de sa tête
Sont ceux des mitraillettes.

C'est un enfant
Du Liban, ou d'ailleurs,
C'est un enfant
Que je serre sur mon coeur.
Un enfant qui a peur.

Je t'emmène dans mon pays
Où il y a des arbres,
Des saisons, des moissons.
Ouvre les yeux, regarde:
C'est pas le paradis, non, mais ce n'est pas la guerre,
C'est ce qu'on fait de mieux, crois-moi, aujourd'hui, sur la terre.
Mon enfant, n'aie plus peur.

C'est un enfant
Du Liban, ou d'ailleurs,
C'est un enfant
Qui me serre sur son coeur.


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