Georges Chelon
AVANT QUE D'ÊTRE MALHEUREUX



Quand Paris me monte à la tête
Que de lui j'en ai plein le dos
Que je tourne comme une bête
Prisonnière derrière ses barreaux
Quand je vois que quoi que je fasse
Ça se retourne contre moi
Que je suis la bête qu'on chasse
Parce qu'elle ne se défend pas
Avant que d'être malheureux
Je fous le camp vers d'autres cieux.

Quand je me sens la tête vide
Et que j'y pense sans arrêt
Lorsque mon coeur griffé de rides
Se plaint de ne savoir aimer
Quand le futur n'est que menace
Quand le présent n'est qu'imparfait
Quand ne voulant rien voir en face
Je me retire dans mon passé
Avant que d'être malheureux
Je fous le camp vers d'autres cieux.

Lorsque ton corps si désirable
N'arrive plus à m'éveiller
Et que je m'invente des fables
Pour ne pas trop le regretter
Quand je rêve de vagues rives
Comme un adolescent fiévreux
Quand je m'en vais à la dérive
Mais que ce n'est pas dans tes yeux
Avant que d'être malheureux
Je fous le camp vers d'autres cieux.

Quand je cherche encore à écrire
Sachant que ça ne sert à rien
Lorsque je n'ai plus rien à dire
Et que je dois le dire bien
Avant que d'être malheureux
Je fous le camp vers d'autres cieux.


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