Georges Chelon
À PAS FEUTRÉS



À pas feutrés, lorsque je rentre
La nuit tombée, dans notre chambre
Tu dors à poings fermés
A pas feutrés, dans la pénombre
J'évite au mieux ce qui encombre
Le chemin qui mène jusqu'à toi

Je jure, je jure, qu'à ce moment
Je ne pense pas, dans mes bras
Te garder ce qu'il faut de temps
Pour te prouver que je suis là
Je jure, je jure, qu'à ce moment
Le sommeil est si fort en moi
Que je devrais bien sagement
M'endormir à côté de toi

Mais tant je t'aime
À doigts feutrés, au bord du rêve
J'effleure ta peau, j'effleure tes lèvres
Je sens que je penche vers toi
Vers toi qui dors mais qui devines
Que je suis là, qui te dessine
Le chemin qui mène jusqu'à moi

Je jure, je jure, qu'à ce moment
Je suis un corps à quatre bras
Qui ferme les yeux en veillant
À ce que le tien n'ait pas froid
Mais tant je t'aime
Que le jour voit nous endormir
À pas feutrés, à corps feutrés


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