François Béranger
AMOUR PRISON


D'un mur à l'autre,
Les yeux baissés,
Tu comptes tes pas
Pendant des heures.
Quand c'est l'hiver,
Au soupirail,
On voit dehors
Fuir les bagnoles.
Mais au printemps les feuilles des arbres du boulevard
Nous cachent la vue d'un écran glauque jusqu'au ciel.

Ce soir encore
Je te dirai
Comme j'aime ta nuque,
Tes cheveux noirs.
Fermant les yeux
Tu ricaneras
Aux mots idiots
Du simulacre.
Comme à chaque fois, tu me diras: salut les pédés d'occase!
Avant de nous faire reluire dans la violence de l'extase.

Incomparable
Torture du manque!
Le Code Pénal
N 'en parle pas.
Fais pas la gueule
Si tout va bien
Encore dix ans,
C'est pas la mort!
Ah! revoir leur bouche secrète aux lèvres salées.
Femmes de nos rêves fous, venir mourir en vous...


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