Un jour il y a très longtemps tu avais vingt ans
On t'a coupé les dents et depuis, et depuis
Tu confonds ce qui est avec ce qu'on t'a donné et tout est parfait
Comprends-tu pourquoi tu t'ennuies
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Mais tout est très bien comme ça
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent ça viendra
Tu vois un vieil arbre tout gris dormant sur des grilles près du pont Sully
Il doit être très, très mal
Toi tu ne comprends pas pourquoi il est là
Pourquoi il a froid quand tu as un chez toi
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Mais reste bien au chaud chez toi
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent ça viendra
Le jour de ton mariage, tu as perdu ton âge, tu vis comme on surnage
Aujourd'hui pour manger demain
Et puis déjà tu pense qu'on se voit en avance à tes prochaines vacances
Tu y vivras encore moins
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Il y en a tant qui font comme toi
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent ça viendra
Tu prends ton petit journal, ta petite auto
Ton petit métro tu quittes ta maison
Et puis tu n'entends plus rien, tu ne comprends plus rien
Tu ne sais plus rien quand ta porte cri Léon
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Mais penses que ça leur passera
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent ça viendra
Tu ne sais pas pourquoi l'argent dans leurs doigts ne les marque pas
Tu te sers si bien du tien
Toi tu paies le loyer, la machine à laver, l'école pour l'aîné
Au fond tu l'as bien gagné
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Mais laissez-les faire n'importe quoi
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent ça viendra
Tu ne peux pas imaginer quel effet ça fait d'avoir un requin dans ta poche
Tu préfères agripper ta réalité qui te pend au nez
Gares à eux s'ils t'approchent
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent
Mais ne t'en fais pas pour ceux-là, ils rêvent, tu verras