Sylvie Vartan
LA NUIT
1970


Elle surgit toute lourde, toute sourde
Elle surprend toute dure, toute pure
Et je l'accueille lèvres ouvertes
Et je l'accueille et je la prends et je la vis
La nuit

Elle devient une angoisse, une poisse
Je la crois si cruelle et si belle
Il y a longtemps qu'elle me possède, qu'elle m'obsède
Et tu me prends et je te vis
La nuit

J'ai connu des nuits blanches, nuits revanches
J'ai connu des nuits noires, d'encre noire
Et j'ai plongé dans cette flaque, ce trou opaque
Et j'ai crié et j'ai pleuré
La nuit

Elle s'éloigne à voix basse, toute lasse
Elle s'enfuit comme une lâche
Elle se cache
Dans les horreurs du petit jour
Adieu la nuit, adieu l'amour

Tout redevient triste et réel
Et je me sens soudain mortelle
Quand tu me fuis
Oh, la nuit
La nuit


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