Hubert-Félix Thiéfaine
DIES OLÉ SPARADRAP JOEY
Paroles: Hubert-Félix Thiéfaine, musique: Claude Mairet


Coincé entre deux bidons d'huile,
Dans ce motel désaffecté,
Je prends des notes sur la chute des tuiles
Et sur les corps coagulés
'Cause les ramoneurs du racket
M'ont passé à l'attendrisseur.
J'ai trois tonnes de trous dans la tête
Et un tomahawk sur le coeur.
Dies olé Sparadrap Joey
Doucement les filles. Faut pas flipper.
La bidoche est faite pour saigner.

Je filais cette môme un peu mariole

Qui frimait dans sa Studebaker
Mais j'ai dû forcer sur la gnôle
Au lieu de bosser mon Bullworker.
Je me suis retrouvé au "Chaparal"
Donné au signet.
Ce rade où rodent les "rattlesnake"
Donné au signet.
Entre de fausses Lauren Bacall
Et des Bogart à moitié cake,
Dies olé Sparadrap Joey
Doucement les filles. Faut pas flipper.
La bidoche est faite pour saigner.

La suite m'a laissé amnésique.
J'ai coulé dans mon bathyscaphe
Sous des uppercuts olympiques
Qui me défonçaient le sismographe...
J'ai récupéré ma carcasse
Dans une piaule de cette taule en ruine
Où ça renifle la vieille radasse
Qui met du gasoil dans son gin.
Si un jour je retrouve la mémoire
Et deux-trois bières pour ma moquette
Je balancerai à la Série noire
Un truc à faire chialer Hammett.
Dies olé Sparadrap Joey
Doucement les filles. Faut pas flipper.
La bidoche est faite pour saigner.


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