Alain Souchon
J'ATTENDS QUELQU'UN
1988


Fanny, dans les squares, petite fille au manteau,
Triste aux balançoires, disait doucement des mots:
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."
Fanny, tous les soirs, après l'interrupteur,
Se retrouvait dans le noir et pensait dans son coeur:
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."

Au lycée, y'avait personne,
De classe en classe, les sonneries qui sonnent.
En famille, comme au cap Horn,
Il y a la glace entre les personnes.

Qu'est-ce qui t'intéresse, avec tes cheveux dans les yeux?
Même au cinéma, pourquoi tu pars au milieu?
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."
Et toujours, Fanny marque sur des feuilles blanches,
Dans les cafés d'ici, le long des longs dimanches:
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."

Avec une bombe de peinture,
Elle écrit son slogan sur les murs,
Avec le doigt, c'est pas dur,
Sur la poussière des voitures.

Quand elle s'en va, la nuit, son coeur chante quand même,
Dans les bras d'un garçon pourtant qu'elle serre et qu'elle aime:
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."

REFRAIN:
Un jour ta vie, sera passée.
Personne ne viendra jamais, jamais, jamais.
T'auras attendu, ma belle,
Pour des reines-claude et des mirabelles.

REFRAIN

Fanny, dans les squares, petite fille au manteau,
Triste aux balançoires, disait doucement des mots:
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."
Fanny, tous les soirs, après l'interrupteur,
Se retrouvait dans le noir et pensait dans son coeur:
"J'attends quelqu'un.
J'attends quelqu'un."


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