Henri Salvador
LA JAVA MONDAINE
Paroles: Boris Vian, musique: Henri Salvador, 1958


On passait un soir avenue du bois
Et la grande Chantal dit "qu'est-ce qu'on voit?"
C'était les fusées du 14 juillet
On a décidé de s'encanailler

Y'avait un petit bal au métro Jasmin
Qui tournait
On a commencé la main dans la main à danser
Le marquis Dulieu pour les douairières
Jouait des bretelles à sa manière

Y'avait les saucisses et du gros vin rouge par tonneaux
C'était féodal
On se rinçait la dalle
A gogo
Et ces réjouissances populaires
M'ont tourné la tête
J'y vois plus clair

Et je repense à mon ancêtre de jadis
Ah ah ah... Le vieux sénéchal de Milpertuis
Qui sans sourciller sa tête alla poser
Sur une guillotine bien aiguisée

Mais je me disais pendant qu'on dansait cet air tendre
Cette vieille bastille comme ils ont bien fait de la prendre
Ah ah ah
Ça ne servait à rien toutes ces sales pierres
Ah quelle bonne idée de les foutre par terre

Tous les gens riaient, les pétards claquaient
Dans la nuit
Ah ce qu'on s'amusait
Chantal m'embrassait
C'est exquis
Nous étions perdu dans cette foule
Qui nous emportait comme une houle

Et je repense à mon ancêtre de jadis
Ah ah ah... Le vieux sénéchal de Milpertuis
S'il nous avait vu
Gambader dans la rue
Il en serait resté sur le cul!


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