Edith Piaf
LA DEMOISELLE DU CINQUIÈME
Paroles: H. Contet, musique: Louiguy, 1943


La demoiselle du cinquième étage
Nous chante à plein coeur qu'elle va se marier
Paraît que ce sera un sacré mariage
Voilà ce qu'on entend à chaque palier.
C'est drôle l'amour, comme ça vous change
Elle qui était si triste avant
Maintenant elle a de la joie de rechange
Et des yeux clairs par tous les temps.
Alors elle croit que la vie est belle
Et que les caresses ça pousse partout,
Que ses amours seront éternelles
Et qu'elle a le droit de rire jusqu'au bout.

Lui et moi, c'était pareil
Je croyais au Père Noël
Je l'aimais à perdre haleine,
C'était pareil.

Bien entendu il y a eu maldonne
La belle robe blanche est décommandée
Le gars prétend que la blague est bonne
Car il a tout pris sans rien lui donner.
L'amour, c'est comme les chemises de soie:
Deux choses qui s'achètent au printemps
On fait un rendu pour la soie
Mais l'amour, c'est plus encombrant.
Alors la gosse, laissée pour compte,
Elle passe des nuits, des nuits à pleurer
Et dans le jour voilà qu'elle raconte
La peine que ses nuits ont mis de côté.

Lui et moi, c'était pareil
Je croyais au Père Noël
Je l'aimais à perdre haleine,
C'était pareil.

La demoiselle, qui avait tant de peine,
C'était à prévoir, voulut se tuer.
Elle a voulu se je ter dans la Seine
Voulu... ou du moins elle en a parlé.
Et puis elle a fait une affaire
Avec le rire d'un grand gars
Un jour il lui fera des misères
Mais elle s'en fout, elle n'y pense pas.
Et la voilà, tiens, qui recommence
A chanter partout qu'elle va se marier,
Crier de joie et pleurer d'avance
Voilà ce qu'on entend à chaque palier...

Toi et moi, c'est tout pareil
Il faut croire au Père Noël
Et je t'aime à perdre haleine,
C'est tout pareil.


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