Gilles Gosselin
LA VIE D'UN BÛCHERON



Derrière chez nous, y a un refrain qui a bûché tout le monde s'accorde
Sur la Chaudière c'est en sacrant que les jobeurs font coller les cordes
Philippe pis tit Douard qui sont en arrière qui nous rangent le bois
C'est pareil comme des vers
Donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Donnez-moi en donc encore un berton
Donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Donnez-moi en donc encore un berton

Il faut parler de nos petits jobeurs qui sont parfois bien lamentable
Ils nous font lever presqu'à deux heures même avant de pouvoir mettre la table
Ils tournent, ils piâchent c'est comme des dindons, le gruau qui cuit tout par mottons
Donnez-moi en donc du gruau par mottons
Une chaudironnée de bines, et pis des cretons
Et pis donnez-moi en donc du gruau par mottons
Le tépot sur le poêle est presque pris au fond

Il faut parler de notre situation je veux dire de notre compagne
Nous sommes couchés sous le plafond à douze pouces et demi du pavage
Quand le vent du nord rentre par la fenêtre la boucanne sort toute par la porte du poêle
Donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Donnez-moi en donc encore un berton
Et pis donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Donnez-moi en donc encore un berton

J'ai pourtant vu bien du tapage depuis le commencement de ma jeunesse
Je ne peux plus en voir d'avantage on dirait que la misère progresse
Les bûcherons se courent les uns, les autres et avez vous trouvés du bois vous autres
Donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Donnez-moi en donc encore un berton
Et pis donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Donnez-moi en donc encore un berton

Après la chose bien calculée, je crois qu'on pourrait tous s'en aller
Après la chose bien calculée, je crois qu'on pourrait tous s'en aller
Bidou, sa femme, pis Majorique tit Thur de Siboise avec tout sa clique
Donnez-moi en donc sept pieds pis un cordon
Plus que la mesure mon doux que c'est donc long
Et pis donnez-moi en donc à la fin de la saison cinq douzaines
De bière pour se laver le gargoton


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