Michel Delpech
LE LOIR ET CHER



Ma famille habite dans le Loir et Cher
Ces gens-là ne font pas de manières.
Ils passent tout l'automne à creuser des sillons,
A retourner des hectares de terre.
Je n'ai jamais eu grand chose à leur dire
Mais je les aime depuis toujours.
De temps en temps, je vais les voir.
Je passe le dimanche dans le Loir et Cher.

Ils me disent, ils me disent:
"Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou."
Ils me disent:
"Tu viens plus, même pour pécher un poisson.
Tu ne penses plus à nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous."

Chaque fois que je m'arrête dans le Loir et Cher,
Ils ne me laissent plus partir de chez eux.
Je leur dis qu'il faut que je rentre sur Paris,
Que je ne fais pas toujours ce que je veux
Et qu'il faut que je trouve encore un poste d'essence,
Que je n'ai pas le temps de finir ma bière
Et que je reviendrai un de ces dimanches
Passer la nuit dans le Loir et Cher.

Ils me disent, ils me disent:
"Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou."
Ils me disent:
"Tu viens plus, même pour pécher un poisson.
Tu ne penses plus à nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous."

"On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous."


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