Francis Cabrel
LES MURS DE POUSSIÈRE



Il rêvait d'une ville étrangère,
Une ville de filles et de jeux.
Il voulait vivre d'autre manière,
Dans un autre milieu.
Il rêvait sur son chemin de pierres,
"Je partirai demain, si je veux,
J'ai la force qu'il faut pour le faire
Et j'irai trouver mieux"

II voulait trouver mieux
Que son lopin de terre,
Que son vieil arbre tordu au milieu,
Trouver mieux
Que la douce lumière du soir près du feu,
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux.
Le soleil sur les murs de poussière,
Il voulait trouver mieux.

Il a fait tout le tour de la terre,
II a même demandé à Dieu,
II a fait tout l'amour de la terre,
II n'a pas trouvé mieux.
Il a croisé les rois de naguère,

Tout drapés de diamants et de feu,
Mais dans les châteaux des rois de naguère
Il n'a pas trouvé mieux...

Il n'a pas trouvé mieux
Que son lopin de terre,
Que son vieil arbre tordu au milieu,
Trouver mieux que la douce lumière du soir
Près du feu,
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux.
Le soleil sur les murs de poussière,
Il n'a pas trouvé mieux...

Il a dit "Je retourne en arrière,
Je n'ai pas trouvé ce que je veux"
Il a dit "je retourne en arrière
Il s'est brûlé les yeux.
II s'est brûlé les yeux,
Sur son lopin de terre,
Sur son vieil arbre tordu au milieu.
Aux reflets de la douce lumière
Du soir près du feu,
Qui réchauffait son père
Et la troupe entière de ses aïeux.
Au soleil sur les murs de poussière
Il s'est brûlé les yeux.


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