Bourvil
ADÈLE

Paroles: Jacques Larue, musique: Maurice Alexander, 1949


8 ans et demi, un vrai petit titi
De la butte, avec son petit nez en l'air,
Ses deux grands yeux plus clairs que la mer,
Elle faisait rien du soir au matin
Que des culbutes dévalant du haut en bas
Avec le petit gars du tabac
Aussi pendant des jours entiers,
On entendait dans le quartier:

REFRAIN:
"Adèle! ta maman t'appelle!
Veux-tu rentrer, viens vite à la maison
Adèle! ta maman t'appelle,
Tu n'auras donc jamais l'âge de raison!
Si tu n'as que l'envie d'aller t'amuser avec les garçons,
Tu verras dans la vie, que de courir ainsi, c'est pas des façons!
Adèle ta maman t'appelle!
Veux tu rentrer, viens vite à la maison
Adèle!

Dix ans plus tard,
Depuis "Rochechoir" jusqu'à "Blanche",
Tous les soirs on peut les voir
S'enlacer plein d'espoir, dans le noir
Ses deux grands yeux sont restés
Plus bleus gris pervenche,
Et si son petit coeur bat
C'est toujours pour le gars du tabac,
Mais quand il veut la bécoter,
On entend dire de tout coté:

REFRAIN

Mais au tabac c'est le branle-bas
Des dimanches, et dans le petite salle du fond
Un air d'accordéon tourne en rond,
Adèle est là souriante dans sa robe blanche,
Et près d'elle son mari,
Qui paraît très épris, lui sourit
Ils vont partir à pas de loup,
Mais toute la noce cri tout à coup

"Adèle! ta maman t'appelle!
Veux-tu rentrer, viens vite à la maison
Adèle! ta maman t'appelle,
Tu n'auras donc jamais l'âge de raison!"
Mes l'entraînant déjà, son mari tout bas lui dit tendrement
"Ne les écoute pas ce soir, il y a un petit changement,
Adèle, ma petite Adèle,
C'est à ton tour d'appeler ta maman, Adèle"


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