François Béranger
LE TÉLÉPHONE


Le train cahote le froid grelotte
Le sommeil ne m'a pas quitté
Les aiguillages font un carnage
De bruits de fers écartelés
Je suis toujours dans ma nuit
Lové dans le ventre de mon lit
Toi seule pouvait me réveiller
En me disant des mots secrets
Qui maintenant pourrait bien me chanter
La musique de nos matins
Qui maintenant pourrait bien ressembler
A ton corps contre le mien

REFRAIN:
Le téléphone n'a pas sonné
Pourquoi n'as-tu jamais appelé
Je suis resté immobile et muet
A t'espérer pendant des journées

L'usine résonne je me cramponne
A des images du temps passé
Le temps flemmarde le jour s'attarde
Quand donc finira la journée
Je suis toujours dans ma nuit
Lové dans le ventre de mon lit
Toi seule me faisait traverser
Ces heures où je suis prisonnier
Qui maintenant pourrait bien éclairer
Le gris sale de cet atelier
Qui maintenant pourrait bien effacer
La fatigue de mon dos courbé

REFRAIN

Le jour recule la foule bouscule
Le soir finit par arriver
Visages vidés aux yeux crevés
Les wagons crachent des fatigués
Bientôt je serai dans ma nuit
Lové dans le ventre de mon lit
Autrefois je t'imaginais
Debout à la sortie du quai
Qui maintenant viendra illuminer
Les rues noires de la banlieue
Qui maintenant me ferait m'arrêter
N'importe où pour voir mes yeux

Le téléphone ne a pas sonné
Pourquoi n'as-tu jamais appelé
Ce soir peut-être
Ou bien demain
Ou bien jamais


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