Dick Annegarn
MAISON ROSE


À chaque étage des visages par milliers
À chaque fenêtre des peut-êtres familiers
Chacun sa gloire, chacun l'histoire de son passé
Personne n'est dupe, personne ne bouge dans ces obsèques

Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait ce qui s'est passé
Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait comment ça s'est fait

Dans cette famille y avait des filles et des garçons
Y avait de la tante y avait de la rente et du viager
Y avait de quoi partager comme désarroi
La désareine s'est prise la peine de s'évader

Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait ce qui s'est passé
Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait comment ça s'est fait

Irène Boulin rebroussait chemin nonchalamment
Vers son destin elle faisait sien
Des yeux humains transhumains
Un soir sursit où elle fit fi d'un fidèle chien
Ce chien de race avait la classe d'un chien de chasse

Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait ce qui s'est passé
Qui c'est qui sait, qui c'est qui sait comment ça s'est fait

Une maison rose une maison close à Gournay
Une maison vide chaleur torride dans les bosquets
Elle brûle le feu elle joue l'enjeu de son forfait
Ne se souvient de presque rien de rien de bien


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