1755
LE JARDINIER DU COUVENT


Écoutez bien jeunes filles et garçons, je vais vous chanter une chanson
C'est sur une jolie demoiselle à tous les jours, soirs et matins
Elle avait l'amour à la tête, elle n'en aimait pas d'autres que le sien

Sa mère l'a bien fait mettre au couvent sans lui demander son consentement
A cinq ou six matins à l'aurore, on l'amena au lieu réuni
Prenez bien garde à ma très chère fille qu'aucun garçon ne la voit ici

Le beau galant n'a pas retardé, en jardinier, il s'est fait habiller
Tout droit au couvent, il s'avance, le coeur tout remplit de desseins
S'en va demander à la mère hôtesse pour travailler dans son jardin

Son jeune amant a bien travaillé cinq ou six jours avec beaucoup d'amour
Pour voir passer Eléonore à tous les soirs et tous les matins
Se promener avec la mère hôtesse dans les allées de son jardin

Le beau galant n'y a pas manqué, à la fenêtre, il s'en est allé
Réveillez-vous, chère Eléonore, car il est temps d'aller aux champs
Sans dire adieu à la mère hôtesse, tous deux sortirent du couvent

Tout jeune garçon qui aime la joie, franchis montagnes et divertis-toi
Puisque les filles sont nos maîtresses, les garçons sont leurs serviteurs
Puisque c'est toi, charmante Eléonore, toi qui as su charmer mon coeur


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